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vendredi 2 février 2018

Manche : le choix de ne plus subir



Subir pour choisir, 

Cette formule  ne vaut que lorsque l'on a envie de rebondir.  C'est en tout cas l'ambition de la Manche, consciente qu'elle se doit d'être attractive pour réduire un indice de vieillissement lié au retour des seniors mais aussi au départ des jeunes et à la chute des naissances. En 30 ans la baisse de la natalité en France a été de 27,2%. En 2017, 767000 nourrissons ont vu le jour, 17000 de moins qu'en 2016, soit une chute de 2,1%. La Manche n'a pas échappe  à cette baisse. En 2016, 4576 naissances ont été comptabilisées dans le département... soit 315 de moins qu'en 2015 (-6,4%) , un résultat du à la convergence de deux phénomènes, la baisse de la natalité ajoutée au départ des jeunes ménages. Ces chiffres corroborent les données scolaires qui ne doivent pas manquer de nous inquiéter dans une période où l'État cherche à faire des économies. En dix années, de 2006 à 2016, le pré élémentaire public dans le département ( en maternelle, abstraction faite des enfants de moins de trois ans) a perdu 609 élèves quand il en perd 322 entre la rentrée 2016 et 2017 (12589 enfants à la rentrée de septembre 2017) soit une baisse de 2,5% contre 0,45% /an sur les 10 années précédentes. Le primaire est également touché: 25101 élèves en 2006 pour 22235 en 2016 et 21915 en 2017, soit une chute de 1,14% par an et de 1,4% la dernière année. Cela fait tout de même une perte totale de 3186 élèves... qui représente des fermetures de classes et d'écoles en milieu rural au bénéfice des bourgs de 2000 à 5000 habitants où les effectifs ont progressé de 3,1% alors qu'ils ont diminué de 14,6% dans les communes de moins de 2000 habitants, de 16,6% dans celles de 5000 à 25000 hab. et de 22,48% dans celles de plus de 25000 hab. pendant ces mêmes années. 

C'est guère plus réjouissant pour les collèges même si les effets de la baisse de natalité arrivent plus tardivement. En 2000, les effectifs des collèges publics étaient de 20338; en 17 années la baisse à été de 3774, une perte qui a conduit à la fermeture de deux collèges du Sud Manche voici quelques années et qui peut en générer d'autres très rapidement si l'on en croit les échos qui nous proviennent du rectorat, sachant que 8 établissements publics du département ont moins de 200 élèves. Ajoutons que quelques collèges privés peuvent être aussi concernés.  A coup sûr nous aurons droit aux arguments scolaires habituels, souvent très  fallacieux, que nous avons déjà entendus pour justifier des suppressions qui n'ont eu pour seule raison que la recherche d'économies. Il est clair que l'on peut affirmer d'ores et déjà, en regardant la carte scolaire, que c'est le milieu rural qui en souffrira à court terme, une fois encore, même si le département a choisi de ne plus subir en optant pour une politique d'attractivité qui doit porter ses fruits. Hélas il faudra plusieurs années pour que les résultats se fassent réellement sentir, même si la politique économique devient efficace  et favorise la création d'emplois  diversifiés. Il faut savoir que l'exil des jeunes est très important sur le département et que celui des femmes est plus important que celui des hommes faute de structures de formation adaptées dans la Manche. Ce n'est pas en supprimant des collèges que nous allons améliorer la situation.

Halte au démembrement rural

Prenons l'exemple du collège d'isigny le Buat, mon canton. Il a été construit par Léon Jozeau Marigné, président du Conseil général de la Manche à l'époque, pour 200 élèves. La réforme du transport scolaire sur le département lui a fait perdre des élèves mais pour autant ses résultats sont excellents : 100% de résultats au Brevet. Ce canton rural est super équipé pour la jeunesse et son indice de vieillissement est au dessous de la moyenne départementale car l'emploi y attire de jeunes familles. A l'heure où Nicolas Hulot veut araser les barrages, on ferait bien d'avoir une pensée globale pour profiter de structures comme celles de la Mazure où un internat permettrait d'y créer une formation sportive ou professionnelle. Mais penser global pour agir local n'est pas donné à tout le monde...

Les formations, initiale et professionnelle, sont essentielles pour l'attractivité de la Manche où l'économie a besoin de main d'oeuvre.  Elles conditionnent le développement économique lequel génère des recettes nouvelles  et permet de créer une politique culturelle, sportive et de loisirs  attractive susceptible de répondre aux besoins de notre jeunesse et d'accueillir des jeunes cadres après leurs études. Cela dit, " Latitude Manche", l' agence d'attractivité du département, compte bien faire changer les points de vue sur son territoire pour attirer les jeunes couples et satisfaire les offres d'emploi car du travail il y en a dans la Manche mais cela risque de n'être pas suffisant si nous perdons nos structures de formation initiale sans compensations. Or nous avons besoin de formations professionnelle pour garder nos jeunes.







13 commentaires:

  1. Anonyme2/02/2018

    Quand on vous lit,cette fluidité des propos nous laisse penser qu'il serait si simple de tenir compte de la réalité que vous exposez et de trouver des solutions pour y remédier.
    J'ai envie de dire avec tristesse qu'il n'en est rien.
    La formation pourtant qui semble être la solution est laissée pour compte,formation qui,comme vous l'indiquez serait un levier pour garder les jeunes,et qui dit jeune,dit installation,enfants,école,emploi,intergénérationnel.....etc.
    En résumé,conforter l'idée qu'il fait bon vivre dans le sud manche en gardant nos jeunes ,et en proposant à nos aînés de bien vivre par le bien être.
    Cela pourrait être un sujet de philo.
    C'est dans la pensée de nos anciens que nourrissent les idées des plus jeunes...

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    1. Anonyme2/02/2018

      comme c'est bien dit j'adhère, mais quand j'écoute les interview des responsables du département et de l'éducation, je me dis qu'il est bien d'avoir des élus qui innovent et ne sont pas des suiveurs. Le collège d'Isigny est un bon exemple. Il doit être traité en tenant compte des données locales.

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  2. Anonyme2/02/2018

    le sud manche a déja perdu trois collèges, Saint Pois, Juvigny le Tertre, le Teilleul... Sourdeval Isigny et Pontorson pourraient bien être dans le viseur. Si c'est ça la conséquence des fusions où allons nous? Vous avez innover avec votre collège, trouvons d'autres idées pour en faire autant.JCE

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  3. Anonyme2/02/2018

    C'est l'histoire de la poule et de l'oeuf si vous partez de rien. Le territoire est suffisamment attractif. Les élus se sont toujours lâchés sur les infrastructures pour laisser une trace et plaire à leurs électeurs.
    Il n'y aura des besoins en formations s'il y a des entreprises et des filières economiques locales. Et par voie de conséquence vous sauverez vos écoles et collèges.
    Il y a d'autres axes de soutien possibles mais sans recettes point de capacité d'investissement et de couverture des coûts de fonctionnement. En gros quand un bâteau coule on ne perd pas son temps à faire les cuivres...

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  4. Anonyme2/02/2018

    La formation ne dépend pas seulement de la présence des entreprises. L'implantation d'entreprise peut être induite par la formation locale. La formation en plasturgie à Oyonax comme à Alençon à grandement favorisé des implantations sur ces territoires.

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  5. Anonyme2/02/2018

    Sans recréer la guerre public privé, il faut qu'il y ait égalité car quelques collèges privés sont aussi de petite taille

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  6. Anonyme2/03/2018

    Dans la vidéo de Frémy, l'Éducation nationale et le département se renvoient la balle. GD

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  7. Anonyme2/03/2018

    Ce qui est formidable c’est que le départemental fixe sa stratégie mais à aucun moment de s’interesse à celles des collectivités qui le composent.

    Va t-il consulter ou interroger les maires de ces 15 communes ? Les epci pour connaître leurs stratégies économique ?

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    1. Anonyme2/03/2018

      15 collèges ce serait dingue. Il faut voir large pour en obtenir 7 ou 8.

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  8. Il y a ce qu'on appelle le M9 qui se traduit par des réunions assez fréquentes entre les présidents des 8 communautés de la Manche et le président du département. Une concertation serait indispensable pour avancer sur un tel sujet y compris avec l'enseignement privé et les collectivités en charge du transport scolaire... Nous n'en sommes pas là mais la vigilance s'impose.Une telle idée nécessite une réflexion qui permette d'anticiper l'avenir, un avenir avec de la formation et la perspective d'un développement durable. C'est de la responsabilité des élus de penser à construire le futur sans se limiter au court terme...

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  9. Anonyme2/03/2018

    Les visionnaires y en a pas beaucoup. On préfère l'immédiat les fêtes et les inaugurations pour exister. Le long terme c'est une autre paire de Manche.

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    1. Anonyme2/03/2018

      L'hyper communication suffit. Finalement ils reprennent les vieilles méthodes de leurs prédécesseurs et les poussent à l'extrême. Ils donneront l'impression de faire mieux en en faisant 10 fois moins.
      Il faut garder en tête que les élus n'ont pas de compétences hors du champ de leur propre histoire. Et donc que même quand ils recrutent à tour de bras pour être assistés ils ne le font qu'au fil de l'eau vu qu'ils sont bien incapables d'anticiper les besoins.

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  10. Anonyme2/08/2018

    Tout les élus ne sont pas des créateurs. Ils représentent le peuple et n'ont pas tous les ingrédients ni le temps parfois ni l'envie tout simplement de prévoir et d'innover. Le paraįtre et le titre leur suffit. Mais face à l'Ètat ils n'ont pas tous les moyens de s'opposer.

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